Transition

La transition de genre

Avertissement : cet article ne relève ni d’un conseil d’ordre psychologique, ni d’un avis médical. Il s’agit juste d’une réflexion subjective et sans prétention sur les procédés en lien avec les éventuelles transitions de genre, telles qu’elles se pratiquent à l’heure actuelle.

Tout comme la problématique de l’avortement, la transition de genre fait partie de ces sujets très sensibles qui ont tendance à diviser les gens et à coup sûr susciter des opinions très diverses. Et je pense que c’est tout-à-fait compréhensible qu’il y ait autant de controverses, car les arguments recevables ne manquent pas, autant d’un côté que de l’autre. Afin de mieux appréhender ce questionnement sur la transition de genre, je suggère tout d’abord la lecture de l’article « Les constituants de l’identité de genre », car je pense que ce dernier peut aider à prendre un peu de recul et se défaire de certains préjugés.

Commençons par les arguments en faveur d’une éventuelle transition de genre. De mon côté, j’aimerais en souligner deux principaux :

  • La transition de genre peut être bénéfique, voire salvatrice, car elle permet à une personne trans de se retrouver avec un corps physique un peu plus en adéquation avec qui elle est vraiment. Je pense à tout l’impact psychologique positif qui peut en résulter, car elle va se sentir nettement mieux dans son corps, et la moindre activité se fera avec beaucoup plus de naturel et de fluidité. Elle va aussi mieux pouvoir porter les vêtements qui lui correspondent, et se laisser vivre de manière beaucoup plus spontanée.

  • La transition de genre permet également à une personne trans de se constituer une nouvelle identité sociale, où elle va incarner le genre qui lui correspond vraiment. Cela va lui donner l’occasion de changer de prénom et se faire désigner d’une manière enfin adéquate (elle ou lui, madame ou monsieur, etc.) Elle va pouvoir sortir en société en tant que femme (respectivement homme), et agir vraiment en tant que tel(le). S’en suivront une certaine sérénité ou au moins un soulagement.

Au vu de ces deux aspects, l’un corporel et l’autre social, la transition semble être le processus évident à mettre en place pour toute personne souffrant de dysphorie de genre. Néanmoins, le simple bon sens nous ordonne de ne pas trop nous enthousiasmer à ce stade, et encore moins de succomber à une idéalisation naïve et précaire. Car plusieurs éléments à mon sens primordiaux doivent être aussi soumis à réflexion. Et j’en dénombre au moins quatre :

  • Lors d’une transition de genre, l’ADN reste inchangé et la « transformation » du corps physique n’est que partielle. Le risque d’une certaine frustration n’est donc pas à négliger. D’autant plus que cette insatisfaction pourrait prendre racine et engendrer un parcours sans fin d’opérations chirurgicales. (En complément d’information, je suggère la lecture de l’article « Femme ou pas femme ? »)

  • La prise d’hormones et les opérations chirurgicales constituent un risque évident au niveau de la santé, et il n’y a pas un vrai recul sur la durée. Il semble judicieux pour une personne désirant effectuer une transition de s’interroger sur l’évolution au cours des années de son corps « remodelé » et perturbé par des substances médicamenteuses. Comment va-t-il se développer avec le vieillissement ?

  • Pour un nombre non négligeable de personnes trans, le risque que l’illusion du changement de genre ne fonctionne pas est malheureusement conséquent. En effet, lorsque la morphologie existante est très fortement marquée par certains attributs ou caractéristiques masculins (respectivement féminins), il sera très compliqué de l’altérer de manière convaincante. S’en suivront de l’insatisfaction à un niveau personnel, et railleries à un niveau social.

  • Parmi l’entourage d’une personne réalisant une transition de genre, il y aura inévitablement des gens inaptes à comprendre et accueillir avec bienveillance cet acte. Il faudra dans ce cas être prêt(e) à se confronter à leurs jugements de valeur, leur déni, voire leur animosité ; et peut-être accepter de mettre un terme à des relations qui paraissaient pourtant inébranlables.

Enfin, il y a une question d’ordre plus spirituel qui peut se poser, ou plutôt une réflexion, car je pense qu’une « réponse » explicite sera difficile à obtenir :

  • Est-ce qu’une transition de genre est une forme de rébellion par rapport à un choix d’incarnation ? Ou a-t-elle été clairement prévue dans le chemin de vie à des fins d’apprentissage et d’expérience, de même que la transidentité contre laquelle elle se veut une sorte de palliatif ?
    (Voir l’article « La transidentité, un choix d’incarnation ? »)

Voilà les éléments et les questionnements qui m’interpellent à l’heure où j’écris ces lignes. Je suis convaincue que dans certains univers ou autres dimensions de vie nous prenons spontanément la forme que nous désirons prendre, qui est simplement celle qui correspond à ce que nous SOMMES. Cependant, dans la dualité terrestre, il y a des contraintes que nous devons peut-être apprendre à accepter le temps d’une incarnation. Ou au contraire, selon la loi du libre arbitre, à dépasser et à transcender…

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