Avertissement : cet article contient des allusions à des parties du corps sensibles ainsi que des mots exprimés sans aucun tabou. Les personnes pouvant possiblement se choquer face à un langage direct en lien avec les organes génitaux ou la sexualité sont prévenues et libres de ne pas lire ce texte.
Alors que pendant des millénaires le patriarcat a opprimé les femmes, tout en poussant vicieusement la plupart des sociétés humaines à croire qu’elles étaient le « sexe faible » et qu’elles devaient se soumettre aux hommes en tous points de vue et toutes situations, évidemment que cette vision des choses est aussi fausse qu’absurde (voir « Le retour du Féminin Divin »).
À l’inverse, les femmes ne sont pas non plus « supérieures » aux hommes. Au-delà de leurs différences, les représentants des deux genres demeurent absolument égaux en droits et en valeur. Il est vraiment grand temps que ce patriarcat nauséabond disparaisse complètement et cède sa place à une conscience collective de bienveillance et de profond respect mutuel.
La féminité doit enfin être respectée et estimée comme il se doit, par un changement de mentalité et d’attitude de la part d’une population à la fois féminine et masculine. Car si les comportements misogynes sont bien connus et doivent absolument disparaître de toutes les strates de la société, bon nombre de femmes jouent encore trop le jeu du patriarcat, inconsciemment ou pas. Et les priorités pour ces dernières me paraissent criantes : apprendre à s’aimer en tant que femme, se respecter soi-même et honorer sa féminité ; mais aussi être une femme capable de dépasser ses propres complexes en conservant une parfaite indépendance vis-à-vis des pressions familiales ou sociales.
Comme expliqué dans d’autres articles (par exemple « Femme ou pas femme ? »), le corps physique n’est qu’une sorte d’interface temporaire qui nous permet d’interagir avec le monde matériel. Dans le cas des femmes trans, le genre de cette interface ne correspond pas. De mon côté, je peux parfois aussi ressentir cette divergence au niveau de mes corps subtils ; ou de manière encore plus flagrante lorsque je suis bien reliée à certaines de mes incarnations totalement féminines. Ce n’est qu’une hypothèse, mais je crois qu’une connexion peut également s’établir avec certains archétypes ou « égrégores » universels, et bien-sûr l’énergie divine du Féminin Sacré. Cela explique vraisemblablement pourquoi j’ai toujours ressenti que j’étais déjà une femme qui voulait « juste » retrouver une forme femelle ; et sur Terre cette forme ne correspond à rien d’autre que le corps physique.
Il est bien connu que c’est souvent lorsque nous avons perdu quelque chose que nous saisissons enfin toute son importance et sa valeur. Lorsqu’une femme cisgenre se voit ôter pour quelque raison que ce soit un attribut féminin tel que son utérus ou un sein, cela est source d’un immense chagrin. Il suffit d’imaginer ce que cela peut signifier que de vivre dans un corps complet dont le genre ne correspond pas… Cette souffrance n’est vraiment pas anodine et participe majoritairement au processus de « La dysphorie de genre ».
Il y a aussi un élément important que les femmes trans pouvons ajouter à notre point de vue si particulier : les attributs biologiques féminins n’étant pour nous ni imposés ni acquis à la naissance, nous ne sommes pas des femmes « à cause de » ou grâce à notre corps physique mais bel et bien des femmes « malgré » notre corps physique. Dans l’affliction de la privation des caractéristiques morphologiques féminines nous percevons peut-être encore mieux leur beauté et leur perfection, et c’est avec une certaine forme de libre arbitre que nous désirons si ardemment retrouver notre vraie nature.
Cet article se veut comme un cri du cœur certes un peu naïf et garni de clichés, mais d’une grande sincérité, de la part d’une femme transgenre à toute femme cisgenre. Il est important de garder à l’esprit que les femmes trans sont probablement toutes des petites filles au niveau de leur enfant intérieur, des petites filles très frustrées car elles n’ont pas pu grandir et s’épanouir normalement en tant que femmes. Cet article se veut aussi comme une invitation à célébrer dans la joie et la gratitude ce précieux cadeau de la féminité biologique qui a été confiée aux femmes cisgenres le temps de leur actuelle incarnation, et dont la privation peut se révéler source d’énormément de souffrance.
Femme, je m’adresse à toi. Femme, aime et honore ton corps avec toutes ses subtilités et ses complexités. Prends le temps de l’observer, de le contempler. Prends conscience de ton bas-ventre et de ton entrejambe. Tout n’est que perfection. Regarde ta magnifique vulve, aussi belle qu’une fleur éclose. Admire la forme unique de ton clitoris et de tes lèvres, et ressens cette délicate et permanente ouverture en toi. Observe les sentiments de douce vulnérabilité, d’abandon et de lâcher prise qui en résultent peut-être. Écarte un peu tes jambes et laisse-toi envahir par cette troublante appréhension, à laquelle se joignent rapidement un brûlant désir et l’impatience de pouvoir enfin accueillir, recevoir, jusqu’au plus profond de ton ventre. Rends-toi compte à quel point ton vagin est un merveilleux organe, te permettant d’être pénétrée, honorée et adorée comme une déesse le temps d’une danse amoureuse. Enfin, accorde-toi l’immense respect qui t’est dû, car par ton utérus existe en toi une extraordinaire matrice de création, dont tu es la seule maîtresse. En toi se crée la vie ! Femme, sois immensément heureuse et fière de tes organes génitaux, car lorsque le patriarcat a déclaré de toi que tu étais le « sexe faible », il n’a fait que trahir sa propre faiblesse.
Accueille tes règles avec respect et reconnaissance. Ton cycle menstruel te connecte à la Terre et au Cosmos et confirme toute l’importance du rôle que tu y joues. Il doit constamment te rappeler ton incroyable capacité à accueillir et concevoir la vie, mais aussi à la préserver et la magnifier.
Femme, apprécie ta morphologie à sa juste valeur. Tes seins sont beaux et désirables, quelle que soit leur taille. Contrairement à ce qui est décrété arbitrairement par les milieux de la mode, l’arrondi de tes hanches ou de tes fesses se trouve être non seulement adéquat, il est même préférable et correspond parfaitement à ta nature féminine.
Prends soin de toi et amuse-toi. Les possibilités d’embellissement sont quasi infinies et te permettent de célébrer tout l’attrait et l’esthétique féminins. Quoi de mieux qu’une jolie coiffure pour magnifier de beaux cheveux ? Un maquillage coquet et raisonnable ainsi qu’un magnifique vernis à ongles pour amener l’énergie des couleurs dans ta vie et celle de ton entourage ? Une ravissante robe et quelques bijoux pour compléter le tout ? Bien évidemment dans une totale liberté, en suivant tes propres goûts, et en prenant garde à ne pas tomber dans l’obéissance inconsciente à un dictat social. Sois toi-même, unique dans ta créativité, chaleureuse et rayonnante !
Ne crains pas de sublimer ta féminité, à tous les niveaux. Ne le fais pas pour contenter qui que ce soit. Fais-le pour toi ! Débarrasse-toi définitivement de toutes les fausses idées propagées depuis des millénaires dans la société et qui n’ont servi qu’à museler et asservir les femmes. Laisse ta sensibilité, tes émotions, tes fragilités s’exprimer pleinement, et ne dissimule ou n’étouffe en aucun cas tes forces, tes qualités uniques. Sois digne et fière d’être qui tu es, sans tomber dans l’orgueil ou l’arrogance, car tu ne vaux ni plus, ni moins qu’un homme. Tu participeras ainsi au retour du juste équilibre entre le Masculin Sacré et le Féminin Sacré sur Terre.